Pour l'auteur, il s'agit dans ce livre de sortir de la "morale politique' pour entrer dans une morale qu'il appellerait "esthétique et cosmique' qui n'a plus rien à voir.



La morale politique consiste à faire une règle contraignante pour que tout le monde obéisse et qu'il n'y ait pas d'aléa ni de chaos. Quand on est dans cet aspect "politique' de la morale, on ne vit pas de l'intérieur, on crée des règles, on est juridique et autoritaire.



La morale que l'on fait communément est ainsi toujours obsédée par le mal. Et elle est toujours autoritaire et contraignante. Ce n'est pas ça qui intéresse l'auteur ici. Il ne s'agit pas de parler de la "morale des enfants pas sages'. Mais il s'agit d'évoquer cette morale esthétique et cosmique, qui ne s'impose pas de l'extérieur mais qui vient de l'intérieur.





Cette différence entre une morale qui vient de "l'extérieur ' ou de "l'intérieur' est une tension qui traverse toute la question religieuse : il y a le religieux de l'extérieur avec le dogme, l'autorité, et une vision en général très punitive. Mais d'autre part, il y a également le religieux qui vient de l'intérieur, qui est fulgurant et qui n'a pas besoin de contraindre car quand on a fait l'expérience du Dieu intérieur, c'est tellement extraordinaire, que l'on n'a pas envie d'autre chose.





S'il s'agit d'aborder les Stoïciens et notamment Epictète, il s'agit aussi pour l'auteur d'évoquer les grands initiés et chacun d'entre nous. En effet, la véritable morale du Christ est là, à l'intérieur de soi. Comprendre ce qu'est la morale est en lien avec un état intérieur, d'où peuvent surgir des fulgurances, de l'amour, des intuitions.